Accéder au contenu principal

Comment entretenir son jardin de façon responsable

Choisir le jardinage éco-responsable​

 Les canicules et sécheresses, la raréfaction des énergies fossiles et le réchauffement climatique ont permis peu à peu de développer une conscience écologique chez de nombreuses personnes. Quoi de plus important alors que de prendre soin de son jardin. La protection de l’environnement passe en effet par l’entretien éco-responsable de son jardin.​

Mais comment économiser l’eau quand on veut arroser son jardin ? Comment développer la biodiversité ?​

Vous trouverez dans ce dossier tous nos conseils pour vous passer de traitements chimiques et redonner vie dans votre coin de nature.​

Entretenir jardinEntretenir jardinEntretenir jardinEntretenir jardin

Qu’est-ce qu’un jardin éco-responsable ?​

Jardinage éco responsable

Le jardinage raisonné ou éco-responsable a comme enjeu principal le respect de l’environnement. Jardiner responsable, c’est miser sur la nature et la biodiversité pour entretenir et réaliser le jardin de ses rêves. Fini les engrais chimiques, la pelouse tondue tous les jours, l’arrosage excessif ou les plantes exotiques non adaptées à son climat !​

Pour jardiner de façon éco-responsable, il faut acquérir de nouvelles habitudes respectueuses de l’environnement. Il faut avoir le moins d’impact possible sur la nature, oublier la perfection pour trouver un équilibre en laissant place à la nature.​

Jardiner de façon écologique et responsable est plus simple que l’on croit. En remplaçant les traitements chimiques par des actions mécaniques, des traitements naturels préventifs plutôt que curatif, en observant son jardin pour connaitre et comprendre son environnement et en laissant la biodiversité s’établir, vous aurez un beau jardin qui se développe rapidement et facilement.​

Quel est le climat de ma région ?​

La première chose à connaitre, c’est le climat de la région dans laquelle vous êtes. Entre la forte chaleur du sud et le manque d’ensoleillement au nord, le bord de mer ou les montagnes d’altitude, les plantes présentes ne seront pas les mêmes. Certaines plantes pourront s’adapter, d’autres dépériront rapidement.​

La carte du climat de France métropolitaine

La carte du climat de France métropolitaineLa carte du climat de France métropolitaineLa carte du climat de France métropolitaineLa carte du climat de France métropolitaine

La France est un territoire très étendu et disparate qui compte des régions de très basse altitude et de hautes montagnes. Si la France est située dans une zone tempérée, elle compte tout de même différents climats parmi lesquels :​

  • Le climat océanique qui se divise en climat océanique nord-ouest, climat océanique aquitain, climat océanique dégradé et climat semi continental​

  • Le climat méditerranéen​

  • Le climat de montagne​

Climat jardinClimat jardinClimat jardinClimat jardin

Le climat océanique est caractérisé par une faible différence des températures entre été et hiver. Les hivers sont peu froids et les été tempérés et les pluies régulières. Lorsqu’on s’éloigne de la façade ouest, le climat se modifie légèrement avec une amplitude saisonnière plus marquée.​

Le climat méditerranéen est particulièrement ensoleillé, venteux et soumis à des précipitations moins régulières mais plus excessives.​

Enfin le climat montagnard se caractérise par une baisse des températures moyennes avec de plus fortes précipitations.​

La carte de rusticité​

Autre carte climatique à connaitre, la carte des zones de rusticité encore appelée système USDA. Chaque zone de rusticité correspond à une zone géographique dans laquelle une plante est capable de survivre en supportant les températures minimales de l’hiver. En effet, ces zones ont été calculées en faisant la moyenne des températures hivernales les plus froides. La France comporte les zones 5 (montagnard) à 10 (méditerranéen).​

Carte rusticitéCarte rusticitéCarte rusticitéCarte rusticité

Quel est le type de sol du jardin ?​

Autre critère à prendre en compte pour choisir les plantes et les légumes adaptés à son jardin : le type de sol. Celui-ci comporte en effet plus ou moins d’éléments nutritifs et d’eau selon sa texture (lourd ou léger) et son acidité (mesurée en pH).​

Voici les principaux types de sol rencontrés en France (un mélange de ces types de sol est également possible) :​

  • La terre argileuse : très compacte, elle est très rapidement saturée en eau elle se détache en mottes et devient très collante par temps humide.​

  • La terre calcaire : de couleur claire, cette terre laisse passer l’eau ce qui rend le jardinage plus facile mais les apports nutritifs devront être plus réguliers.​

  • La terre sableuse : très fine, c’est une terre légère qu’il est facile de travailler mais qui perd ses éléments nutritifs avec l’eau.​

  • La terre limoneuse : très nutritives, elle retient l’eau et se tasse sous l’humidité.​

Type de solType de solType de solType de sol

En travaillant le sol d’année en année et en l’abondant, il est possible de modifier la texture de son sol pour améliorer la croissance des plantes, l’idéal étant d’avoir une terre franche avec un équilibre parfait entre calcaire, sable, humus et argile.​

La mesure du pH de la terre permet de connaitre l’acidité de son sol : basique en-dessous de 7, acide au-dessus. Par exemple les sols riches en humus ou les sols sableux sont acides tandis que les sols calcaires sont basiques.​

Connaitre la nature du sol est indispensable pour choisir les bonnes plantes adaptées, connaitre l’entretien à effectuer et savoir quels apports sont nécessaires.​

Comment est exposé le jardin ?​

Enfin, connaitre l’exposition de son jardin s’avère primordial. En effet, pour un même climat et un même type de sol, différents ensoleillements auront une incidence sur la croissance de vos plantes. Certaines plantes demandent du plein soleil tandis que d’autres préfèrent l’ombre ou la mi-ombre.​

Les jardins exposés plein sud profitent d’un ensoleillement maximal la journée mais ceux exposés au nord comportent de nombreuses zones ombragées. S’il est exposé à l’est, le jardin sera chaud l’été mais plus froid en hiver. Quant au jardin situé à l’ouest, il est idéal car tempéré.​

Pour connaitre l’ensoleillement de votre jardin, n’hésitez pas à faire un plan du jardin avec ses zones d’ombres. ​

exposition jardinexposition jardinexposition jardinexposition jardin
La bonne info

Si vous venez d’aménager dans votre nouvelle maison, observer votre jardin pendant la première année afin de connaitre son fonctionnement. Seulement après, travaillez-le.

Comment entretenir son jardin de façon éco-responsable ?​

Vous connaissez maintenant l’exposition, le climat et le type de sol de votre jardin ? Vous savez donc quels types de plantes choisir pour qu’elles soient adaptées à votre environnement. Cette première étape est primordiale pour choisir des espèces rustiques qui pourront résister aux précipitations et à l’ensoleillement de votre région.​

Voyons maintenant comment entretenir son jardin de façon éco-responsable grâce à nos 8 conseils.​

Attirer les insectes et les animaux pour une meilleure biodiversité​

La biodiversité regroupe tous les organismes vivants, faune et flore, présents dans le jardin. Respecter la biodiversité, c’est respecter l’équilibre naturel qu’il peut y avoir entre les espèces animales et végétales et favoriser ainsi les interactions utiles. La biodiversité permet de réguler les espèces : certaines plantes, animaux ou insectes permettent d’éviter l’invasion d’espèces qui mettent à mal un jardin. Par exemple la menthe poivrée est excellente pour faire fuir les rongeurs, les hérissons se nourrissent de reptiles, d’escargots et de limaces, les coccinelles des pucerons… La biodiversité attire également des espèces indispensables comme les abeilles ou les insectes pollinisateurs sans qui aucune plante ne pourrait se reproduire.​

Maintenir une bonne biodiversité est autant de travail en moins dans son jardin !​

Développer la biodiversité de son jardin

Développer la biodiversité de son jardin passe par :​

  • la plantation de fleurs mellifères pour attirer les abeilles,​

  • laissez croitre certains adventices (appelés à tort mauvaises herbes),​

  • ne pas utiliser d’engrais chimique,​

  • créer des hôtels à insectes, des mares et des nichoirs,​

  • limiter la taille des haies,​

  • composter ses déchets organiques,​

  • éviter de trop bécher la terre,​

  • ou encore faire une rotation des cultures.​

Optimiser son arrosage et installer un point d’eau

Irriguer jardin

Les périodes de sécheresse et de canicules devenant de plus en plus présentes et le coût de l’énergie de plus en plus élevé, il est indispensable d’économiser l’eau potable issue du robinet. ​

Il existe plusieurs solutions faciles et peu onéreuses à mettre en œuvre pour économiser l’eau du robinet.​

La première des solutions est de faire preuve de bon sens. Si vous habitez dans une région sèche ou si votre jardin est très ensoleillé, évitez les plantes trop gourmandes en eau. ​

Ces plantes demandent beaucoup d’eau et de travail d’arrosage et risquent de dépérir rapidement.

Optimiser ensuite les périodes d’arrosage en vous référant à la météo afin d’attendre les jours de pluie et optez pour le goutte-à-goutte, un système d’arrosage ciblé et lent qui permet à l’eau d’atteindre plus facilement les racines. ​

Enfin, arrosez soit tôt le matin ou tard le soir pour éviter l’évaporation due à la chaleur de la journée.​

installer un ou plusieurs récupérateurs d’eau

En parallèle des économies d’eau réalisées grâce à ces actions, installer un ou plusieurs récupérateurs d’eau de pluie vous permettra de stocker et utiliser l’eau de pluie pour l’arrosage. ​

Les fabricants ont largement amélioré le design des récupérateurs d’eau qui embellissent maintenant les jardins. ​

Et pour ceux qui ont de la place, les cuves enterrées permettent de stocker des milliers de litres sous le sol.​

​​​Pailler le sol du jardin

Mulch, paillage, paillis… disposer une couche de protection sur le sol de votre jardin offre de multiples avantages. ​

Cela évite à l’eau de s’évaporer en régulant la température du sol, permet de préserver la biodiversité présente dans le sol, freine la pousse des « mauvaises herbes » permettant d’espacer le travail fastidieux de désherbage et enrichit le sol de matière organique​

Pailler le sol

Pailler le sol de votre jardin n’est en quelque sorte qu’une imitation de la nature où feuilles mortes, branches, herbes et autres plantes protègent le sol naturellement.​

Vous pouvez réaliser un paillage au pied de toutes vos plantes et légumes du potager.​

Privilégier une tonte raisonnée

tonte raisonnée

 La tonte raisonnée, encore appelée tonte différenciée, permet de favoriser la biodiversité. ​

Les herbes trop souvent coupées n’ont pas le temps de fleurir et donc de se reproduire, la diversité des espèces d’herbes est donc moindre d’année en année. ​

De plus, l’énergie utilisée pour tondre l’herbe régulièrement est économisée, ainsi que l’eau indispensable au gazon.​

Avec une tonte raisonnée, la biodiversité est améliorée, le sol protégé et le CO2 stocké.​

La tonte différenciée consiste à diviser le jardin en différentes zones : certains sans tontes, d’autres avec une tonte modérée pour attirer les insectes et laisser pousser les fleurs.​

Un autre conseil avec l’herbe du jardin : vous pouvez laisser la tonte sur place pour protéger le sol et le pailler car il agit comme un engrais naturel.​

Réutiliser les déchets naturels​

Dans le jardin, rien ne se jette, tout se récupère ! Si le sol des forêts est si riche, c’est grâce aux cycles des végétaux et animaux qui permettent une régénération permanente du sol.​

Réutiliser la tonte, les branches et les feuilles issues de la taille des arbres ou encore certains vieux plants du potager s’avère judicieux. C’est également un gain de temps qui vous évite le passage à la déchetterie.​

paillage

Le paillage permet d’espacer les arrosages et les désherbages et de nourrir le sol. ​

Il peut se faire à partir des tontes d’herbes ou des feuilles tombées à l’automne. ​

On peut également broyer les branches issues de la taille des arbres en BRF (Bois Raméal Fragmenté). ​

Ce dernier permet de reconstituer un sol semblable à celui de la forêt : aéré et riche en micro-organismes​

Créer son compost

faire son compost

Alimenter un compost avec ses déchets biodégradables est un des premiers gestes écologiques du quotidien. ​

Facile à mettre en œuvre, il permet d’alléger les poubelles ménagères de 30% tout en créant un fertilisant écologique maison efficace pour son jardin.​

Il est possible de créer un compost en tas ou en composteur et d’y intégrer les déchets alimentaires non cuits, les épluchures de fruits et de légumes et les déchets de jardinage. 

La principale difficulté du compostage est de réussir à introduire une part égale de déchets carbonés ou secs et de déchets azotés ou humides afin que la fermentation soit optimale. Au bout de quelques mois, le compost peut être utilisé au pied des arbres, épandu sur le sol mais aussi utilisé en tant qu’apport organique pour le potager et le rempotage. ​

Utiliser le désherbage naturel​

Utiliser le désherbage naturel​

Longtemps utilisé, le désherbage chimique possède plus d’inconvénients que d’avantages. ​

S’il est rapide à mettre en œuvre, il bouleverse la biodiversité des sols et se révèle extrêmement toxique pour l’homme et les animaux. Pourtant la solution est simple : le désherbage mécanique. ​

Arracher simplement les « mauvaises herbes » s’avère tout aussi efficace tout en étant respectueux de l’environnement. Un conseil toutefois : n’attendez pas que les adventices montent en graines ou fleurissent car les graines pourraient s’éparpiller et les plantes se reproduire dans tout le jardin.​

La bonne info

Attendez que le sol soit humide, cela facilitera l’arrachage des plantes et l’accès aux racines.

Si vous devez quand même vous munir d’un désherbant, privilégiez les traitements naturels tout aussi efficaces que les traitements chimiques. Le vinaigre blanc, l’eau de cuisson des aliments ou le purin d’ortie peuvent être vos alliés pour des « mauvaises herbes » récalcitrantes.​

Protéger les plantes avec des traitements naturels 

Lutter contre les parasites

Pour lutter contre les maladies et les ravageurs, il est parfois nécessaire de traiter les plantes et les fleurs de son jardin et de son potager.​

Pour autant, les traitements chimiques sont à proscrire. Tout d’abord pensez prévention plutôt que guérison. ​

Une plante adaptée à son environnement, protégée par la biodiversité et régulièrement nourrie sera très rarement malade.​

Malheureusement, un changement de climat ou une invasion de nuisibles peut tout de même affaiblir certaines plantes. Sachez qu’il existe des traitements naturels peu onéreux et facile à mettre en place.​

Vous pouvez réaliser des purins, décoction ou infusion de plantes, le plus connu étant le purin d’ortie. Vous pouvez utiliser de la chaux vive pour supprimer les champignons parasites des arbres fruitiers, ou encore l’argile qui est bactéricide, antiseptique et fongicide.​

Les produits utilisés dans la maison ont également toute leur place. Le bicarbonate de soude peut être pulvérisé en cas de mildiou ou d’oïdium, le savon noir est un très bon insecticide tandis que le savon de Marseille sert à éloigner les pucerons.​

Le marc de café fait fuir les fourmis, la cendre de bois repousse les limaces.​

Jardiner éco-responsable s’avère beaucoup plus simple qu’il n’y parait ! Une observation de son environnement, un peu de bon sens et quelques conseils suffisent à se créer un jardin de rêve qui n’impacte pas l’environnement et développe durablement la biodiversité locale.​